voiture electriqueAprès l’effondrement du marché automobile en 2020, la dernière livraison de l’Observatoire Cetelem de l’automobile détaille la façon dont l’électrique peut dynamiser le marché dans les années à venir. Ainsi, près de la moitié des européens optera pour un modèle hybride ou électrique pour son prochain achat de voiture.

Sans surprise, l’exercice 2020 se montre catastrophique pour le marché automobile, avec une baisse de 17% du volume à l’échelle mondiale, et de 29% en Europe (28% en France). « On assiste cette année à un effondrement historique du marché », constate Flavien Neuvy, Directeur de l’Observatoire Cetelem de l’automobile qui a rendu publics ces chiffres ce mardi matin.

Cette chute spectaculaire, qui clôt une « décennie d’or » de croissance ininterrompue, se traduit en France par un marché automobile qui atteindra son plus bas niveau depuis 1975 (1,6 million de voitures neuves, contre 2,2 millions en 2019). « On ne devrait pas retrouver les niveaux d’avant-crise avant 2023 », prédit l’économiste.

Pour 2021, l’Observatoire prédit toutefois un rebond de 16% du marché européen (et même 19% en France), avec toutefois les réserves qu’imposent les incertitudes liées au contexte sanitaire.

L’électrification en marche

Cette crise est aussi marquée par l’émergence des motorisations électrifiées, « dont l’accélération des ventes surprend tout le monde », commente Flavien Neuvy. Quelques 300 000 véhicules électrifiés devraient être vendus cette année en France, et la tendance promet d’accélérer en 2021. Ainsi, 29% des européens pensent s’orienter vers l’hybride pour leur prochaine voiture, et 17% opteraient même vers le 100% électrique (23% penchent pour l’essence, et seulement 15% pour le diesel).

De fait, 73% de ces mêmes européens estiment que l’électrique est le moyen d’assurer l’avenir du secteur automobile. Il faudra pour cela que le déploiement des réseaux de bornes suive la demande, tâche qui incombe aux Etats et aux grandes entreprises du secteur énergétique pour 61% des européens interrogées.

Au-delà, l’Observatoire s’interroge sur le rapport que nous entretenons à nos voitures. Il en ressort que 51% des européens (et 46% des Français) trouvent que celle-ci occupe une part trop importante, phénomène qu’accompagne une perte progressive du côté statutaire lié à l’automobile. « C’est une relation qui se banalise, qui s’utilitarise », souligne Flavien Neuvy.

L’auto perd du terrain, avec seulement 6 personnes qui déclarent ne pouvoir s’en passer au quotidien, quand elles étaient 8 à penser cela en 2017. Pour autant, 76% la considèrent comme un espace de protection vis-à-vis de l’extérieur, et 90% estiment qu’elle offre encore une liberté de déplacement incomparable.

*Enquête Harris Interactive menée du 2 au 11septembre 2020 dans 15 pays: Afrique du Sud, Allemagne, Belgique, Brésil, Chine, Espagne, États-Unis, France, Italie, Japon, Pays-Bas, Pologne, Portugal, Royaume-Uni et Turquie. Au total, 10 000 personnes âgées de 18 à 65 ans ont été interrogées en ligne ; méthode des quotas (sexe, âge)